Comment calculer les frais généraux d’une entreprise de BTP ?

Sommaire

• Définition des frais généraux BTP
• Frais généraux vs frais directs
• Charges fixes vs charges variables
• Appliquer le coefficient de frais généraux
• Intégrer les frais généraux dans le prix de revient
• 10 bonnes pratiques à adopter
• Cas concret terrain
• FAQ
• Conclusion et outil recommandé

Définition des frais généraux BTP

Les frais généraux BTP représentent toutes les charges nécessaires au fonctionnement d’une entreprise, sans lien direct avec un chantier spécifique.

Ce sont donc des coûts liés à la structure : bureaux, gestion administrative, outils, assurances… Autant d’éléments indispensables, mais peu visibles dans les devis classiques.

Exemples concrets :

• Loyer professionnel
• Salaires du personnel administratif
• Logiciels de gestion ou de devis
• Assurance décennale, RCP
• Site internet, communication, marketing
• Véhicules de service non affectés à un chantier

Astuce : si vous ne les répartissez pas dans vos devis, vous les financez sur votre marge… ou sur vos économies.

Frais généraux vs frais directs : quelle différence ?

Frais directs (ou coût déboursé sec) :

Ils sont directement imputables à un chantier spécifique. Il peut s’agir de :

• Matériaux
• Main-d’œuvre opérationnelle
• Location de matériel pour le chantier
• Prestations de sous-traitants

Frais généraux :

Ils concernent l’activité globale de votre entreprise, et ne peuvent pas être rattachés à un chantier unique. On parle ici de charges indirectes.

Rappel : votre prix de vente chantier doit couvrir :

1. Le coût déboursé sec
2. + Les frais généraux
3. + Votre marge BTP

Charges fixes et variables : comment les différencier ?

Dans votre comptabilité, les frais généraux se divisent généralement en deux catégories : les charges fixes BTP et les charges variables BTP.

Charges fixes BTP :

• Loyers professionnels
• Salaires des fonctions support
• Assurances (RC Pro, décennale…)
• Abonnements à des logiciels (ERP, devis, gestion de chantier…)
• Télécommunications, électricité, eau
• Frais de structure constants

Charges variables BTP :

• Frais de déplacement (carburant, péages…)
• Embauches temporaires (intérim)
• Frais bancaires selon encours
• Formations ponctuelles

Conseil : réalisez un point annuel à la clôture comptable, puis tenez un tableau de bord mensuel pour suivre vos évolutions.

Comment utiliser un coefficient frais généraux ?

Le coefficient de frais généraux permet de répartir ces coûts sur tous vos chantiers. C’est une méthode simple, surtout si vous gérez une petite structure.

1. Coefficient frais généraux (méthode simple)

Formule :

Coefficient FG = Frais généraux annuels ÷ Coût déboursé sec annuel

Exemple :

• Frais généraux annuels : 100 000 €
• Coûts déboursés annuels : 500 000 €
• Coefficient = 0,20 → soit 20 %

Vous appliquez donc 20 % à vos coûts sur chaque devis pour intégrer cette part de charges indirectes.

Avantages :

• Facile à calculer
• Applicabilité immédiate
• Permet une meilleure visibilité financière

Inconvénients :

• Peu adapté aux entreprises très diversifiées
• Ne reflète pas les écarts de rentabilité entre chantiers

2. Répartition analytique

Cette méthode attribue chaque type de frais à des centres de coûts précis (par salariés, par équipe ou par pôle d’activité).

Recommandée à partir de 10 salariés ou si vous disposez d’un logiciel ERP adapté. Elle offre une vue très détaillée mais demande plus de ressources internes.

Les intégrer dans le prix de revient chantier

Une fois votre coefficient frais généraux défini, appliquez-le systématiquement à votre coût déboursé sec pour obtenir votre prix de revient chantier.

Formule complète :

• Coût déboursé sec
• + Frais généraux (via le coefficient)
• = Prix de revient
• + Marge entreprise
• = Prix de vente HT

Exemple :

10 bonnes pratiques pour gérer vos frais généraux BTP

1. Listez toutes les charges indirectes une fois par an
2. Distinguez clairement charges fixes et variables
3. Révisez votre coefficient tous les 12 mois
4. Supprimez les dépenses superflues
5. Sous-traitez ce qui ne justifie pas un CDI
6. Appliquez systématiquement votre coefficient dans chaque devis
7. Utilisez un tableau de suivi mensuel
8. Responsabilisez vos équipes sur la rentabilité
9. Créez des centres de coûts si vous avez plusieurs activités
10. Utilisez un outil de chiffrage professionnel

Étude de cas : rentabilité retrouvée grâce au bon coefficient

Une entreprise tous corps d’État de 8 personnes, située en région PACA, utilisait un taux arbitraire de 10 % pour ses frais généraux.

Après un audit :

• Charges fixes réelles : 126 000 €
• Déboursés annuels : 540 000 €
• Coefficient réel : 23,3 %

En réajustant ce taux dès la saison suivante, elle a gagné +8 % de rentabilité sans changer son volume d’affaires. Simplement en vendant au juste prix.

❓ FAQ

Quelle est la différence entre frais généraux et marge ?

Les frais généraux BTP couvrent vos charges internes. La marge BTP correspond à votre bénéfice ou à votre capacité d’investissement.

Est-il obligatoire de calculer un coefficient frais généraux ?

Non, ce n’est pas imposé par la loi, mais essentiel pour ne pas sous-facturer et sécuriser vos prix de vente.

À quelle fréquence le coefficient doit-il être mis à jour ?

Recalculez-le au moins une fois par an, car vos charges évoluent avec votre activité.

Conclusion et solution recommandée

Les frais généraux BTP sont la face cachée de votre rentabilité. Bien les calculer grâce au coefficient vous permet de connaitre le prix de revient chantier exact et de sécuriser votre marge BTP.

Un bon chiffrage, c’est plus que des matériaux et de la main-d’œuvre. C’est une vision globale de votre structure et de ses coûts cachés.

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