Comment chiffrer des travaux de photovoltaïques ?
Les panneaux solaires photovoltaïques permettent de réduire l’impact carbone d’un bâtiment, enjeu phare de la réglementation environnementale RE 2020.
Mais comment chiffrer des travaux photovoltaïques ? Voici toutes les informations à connaître pour établir votre devis : les différentes technologies, les critères qui impactent le prix d’une installation et les principales étapes des travaux photovoltaïques.
SOMMAIRE
Les avantages d’une installation photovoltaïque
Les différentes technologies photovoltaïques
Les critères impactant le prix d’une installation photovoltaïque
Les principales étapes à considérer pour chiffrer des travaux photovoltaïques
Autoconsommation et revente de l’électricité
Les avantages d’une installation photovoltaïque
Pourquoi miser sur le photovoltaïque ? Tour d’horizon des avantages des panneaux solaires photovoltaïques.
Les avantages écologiques
La technologie photovoltaïque s’inscrit pleinement dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est pourquoi elle est largement encouragée par les réglementations nationales et internationales.
Elle repose sur une énergie renouvelable, gratuite et infinie : le soleil. Ainsi, elle contribue à réduire les émissions de CO2 et les rejets polluants des autres sources énergétiques.
Autre atout : contrairement aux idées reçues, la très grande majorité des matériaux qui composent les panneaux photovoltaïques sont aujourd’hui recyclables.
Les avantages économiques
Les installations photovoltaïques offrent aux particuliers comme aux professionnels une excellente rentabilité et un amortissement rapide. Elles augmentent la valeur immobilière d’une maison ou d’un bâtiment.
Et dans un contexte tendu sur le marché de l’énergie, le prix de revente de l’électricité photovoltaïque reste élevé.
Enfin, les panneaux photovoltaïques sont éligibles aux aides financières à la rénovation énergétique, comme les aides de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) ou la TVA réduite à 5,5 %.
Les avantages techniques
Faciles à installer, les panneaux solaires ne requièrent que peu de maintenance et d’entretien. Robustes, ils résistent aux intempéries et durent dans le temps. Par ailleurs, la technologie photovoltaïque ne cesse d’évoluer !
Les rendements énergétiques sont toujours plus élevés, et de nombreuses options apparaissent sur le marché : micro-onduleur, suivi de production, domotique, etc.
Les différentes technologies photovoltaïques
Le panneau solaire photovoltaïque est composé de cellules photovoltaïques qui génèrent du courant électrique au contact des rayons du soleil. Il est fabriqué à partir de silicium, lui-même produit à partir du quartz, une ressource quasi-inépuisable. Voici les différentes technologies présentes sur le marché.
Les panneaux monocristallins
Les panneaux monocristallins sont fabriqués à partir d’un seul cristal de silicium pur. Ils sont reconnaissables à leur couleur foncée et à leur forme carrée, avec des angles coupés.
Coûteux, ils offrent cependant le meilleur rendement du marché : entre 18 et 20 %.
Les panneaux polycristallins
Les panneaux polycristallins (ou panneaux multicristallins) sont fabriqués à partir de chutes de silicium monocristallin. Leur teinte bleue, moins discrète, est très identifiable.
Très répandus, ils représentent la solution la plus économique du marché. Cependant, leur rendement est moins élevé : environ 15 %.
Les panneaux hybrides
Les panneaux solaires hybrides offrent un compromis entre :
- le panneau photovoltaïque, qui permet de produire de l’électricité ;
- le panneau thermique ou chauffe-eau solaire, qui permet de produire de l’eau chaude sanitaire (ECS).
Les panneaux hybrides sont constitués de cellules photovoltaïques à l’avant et de capteurs thermiques à l’arrière. Ils permettent de réaliser des économies d’énergie et fonctionnent même à haute température, notamment grâce aux capteurs thermiques qui évitent la surchauffe.
Bon à savoir : les autres technologies photovoltaïques, comme les panneaux amorphes ou les couches minces, ne sont pas utilisées dans le bâtiment.
Les critères impactant le prix d’une installation photovoltaïque
Comment estimer le prix d’une installation photovoltaïque ? Outre la technologie utilisée, voici les critères à prendre en compte pour établir votre devis.
Les performances (puissance et rendement)
Le dimensionnement d’une installation photovoltaïque dépend de la consommation et des besoins annuels des occupants du logement.
La puissance constitue un indicateur essentiel. Pour comparer les différents modèles de panneaux solaires, la puissance crête (en kWc) est utilisée, calculée dans des conditions idéales d’ensoleillement et de température. Pour un résultat plus réaliste, la puissance indicative (en kWh) est privilégiée.
Il faut également tenir compte du rendement pour estimer la pérennité du retour sur investissement. En effet, le rendement diminue avec le temps à cause du vieillissement des cellules photovoltaïques. Il est généralement garanti à 90 % au bout de 10 ans et à 80 % au bout de 20 ans.
Le type de pose
Les panneaux solaires photovoltaïques sont généralement installés en toiture. Les avantages sont nombreux : esthétique, gain de place, orientation, ombrage… Il existe deux types d’installation :
- la surimposition : les panneaux solaires sont installés sur la toiture existante ;
- l’intégration au bâti (IAB) : une partie de la toiture est remplacée par les panneaux. Les travaux sont délicats et les coûts sont plus élevés, mais le rendu est aussi plus esthétique.
Les panneaux peuvent également être posés sur le sol, avec lest ou fixation par ancrage. Les câbles peuvent être apparents ou non.
La zone d’implantation
Pour chiffrer des travaux photovoltaïques, il faut tenir compte de la facilité d’accès au lieu de pose, ainsi que de la configuration du bâtiment ou du terrain.
Dans certains cas, des interventions complémentaires seront nécessaires. En particulier, il faudra prévoir de tailler et élaguer les arbres si leur ombrage est susceptible d’altérer le rendement énergétique.
Enfin, vous devez tenir compte de l’ensoleillement de la région et de l’exposition de la toiture.
Les principales étapes à considérer pour chiffrer des travaux photovoltaïques
Pour chiffrer des travaux photovoltaïques, il faut tenir compte de toutes les étapes du projet. Voici les principales opérations qui doivent apparaître sur le devis.
Les études techniques
Avant de valider la réalisation d’un projet photovoltaïque, certaines études peuvent être nécessaires :
- l’étude de faisabilité : réalisée par un bureau d’études, elle apporte au maître d’ouvrage tous les éléments indispensables à la validation du projet (puissance installée, production attendue, contraintes environnementales, surcoûts, etc.) ;
- le diagnostic ou étude structure : parfois demandé par l’assureur ou le contrôleur technique, il permet de vérifier la résistance mécanique de la charpente ;
- selon le type d’installation et la zone d’implantation : l’étude d’impact environnemental, l’étude de sol, l’étude hydrogéologique, les relevés de géomètre, etc.
Attention : si la construction a été achevée avant le 1er juillet 1997, vous devez vérifier l’absence d’amiante avant d’engager les travaux photovoltaïques.
Le matériel et la pose
Le devis doit comprendre le prix du matériel et de la pose. En particulier, il doit inclure les postes suivants :
- le système de montage ;
- les modules photovoltaïques ;
- les onduleurs et la protection de découplage ;
- les liaisons électriques DC et AC : câbles, boîtiers de raccordement, chemins de câbles, sectionneurs, etc.
- les dispositifs de protection : mise à la terre, disjoncteurs, différentiels, parafoudres, etc.
- les frais de chantier : pose, moyens de levage, mise en sécurité, nettoyage, etc.
Le prix du matériel dépend de la technologie photovoltaïque, ainsi que d’autres critères évoqués précédemment : les performances, le type de pose et enfin l’implantation. De son côté, le prix de la pose doit être calculé par l’installateur. Pour cela, il doit estimer le nombre d’heures nécessaires et le multiplier par son tarif horaire.
Le raccordement au réseau
Pour chiffrer des travaux photovoltaïques, il est nécessaire de prendre en compte le raccordement au réseau pour injecter et vendre son électricité. Son prix dépend de nombreux critères et peut comprendre des travaux d’extension du réseau. Il représente en moyenne 10 % de l’investissement total.
Le raccordement doit être confié à des techniciens ENEDIS. Ils choisiront le type de raccordement en fonction de la distance entre le tableau et le compteur électrique.
Le suivi de chantier
Les frais de chantier représentent également un coût. Voici les principales opérations à considérer :
- la maîtrise d’œuvre, qui assure la conception du projet et la coordination des différents acteurs ;
- la coordination de la sécurité et de la protection de la santé (SPS), qui intervient dès l’implication de 2 entreprises ou plus ;
- le contrôle technique, notamment si le bâtiment est soumis à une réglementation spécifique (code du travail, ERP, etc.) ;
- éventuellement un suivi par un écologue, qui permet d’observer des mesures de préservation de la faune et de la flore.
Autoconsommation et revente de l’électricité
Pour accompagner vos clients dans le chiffrage de leurs travaux, vous devez tenir compte de l’utilisation de la production électrique. Il existe 3 cas de figure :
- l’autoconsommation totale : l’intégralité de la production est utilisée pour couvrir les besoins personnels ;
- l’autoconsommation avec revente du surplus : la production est utilisée pour couvrir les besoins personnels et le surplus est vendu à un fournisseur d’électricité ;
- la revente totale : l’intégralité de la production est vendue à un fournisseur d’électricité.
Bon à savoir : Vous trouverez sur le marché des compteurs double flux, qui permettent de mesurer séparément l’électricité prélevée et l’électricité injectée dans le réseau public.
Le plus souvent, la revente de l’électricité est effectuée auprès d’EDF OA (obligation d’achat). Le fournisseur s’engage à acheter l’électricité à un tarif réglementé, à condition que l’installation soit confiée par un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement).
Les panneaux photovoltaïques sont rentabilisés en moyenne sur une durée de 12 à 15 ans. À partir de là, la production électrique permet de toucher des bénéfices nets. Le calcul des bénéfices doit notamment tenir compte de l’investissement de départ et de l’entretien de l’installation.
* Source : Batiprix Millésime 2023 – Volume 9 : Electricité